La fête de la Saint -Martin

Concours de betteraves et citrouilles sculptées

   
   
   
   
   
   

La fête de la Saint Martin a lieu normalement tous les ans à la même date : le 10 novembre.

O
n sait que du début du XIXème siècle à la première guerre mondiale, Saint-Martin était fêté deux jours, à date fixe, le 10 et 11 novembre. Les processions débutaient à dix-sept heures, heure solaire. Le rituel était probablement déjà le même plusieurs décennies auparavant.
Depuis la fin du premier conflit mondial, la fête est circonscrite au 10 novembre, l'Armistice étant fêté le jour suivant. Cet hasard du calendrier desservit sans doute les festivités dans un premier temps, les habitants étant logiquement peu enclin à faire la fête la veille d'une si funeste commémoration. Le temps ayant pansé les plaies et allégé les mémoires, beaucoup trouvent aujourd'hui plutôt pratique la présence d'un jour férié ou d'un jour de week-end le lendemain de la Saint-Martin. Les enfants n'ont pas à faire leurs devoirs avant de partir, et peuvent se reposer le  lendemain…


Curieuse destinée que celle de saint Martin
:

Alors qu'il n'avait jamais traversé la Flandre et qu'il était d'une grande sobriété, la légende veut qu'il se soit arrêté à Dunkerque et qu'il ait été tellement bien reçu (trop diront certains) que son âne profita de son inattention pour se sauver.
Peu importe si Saint Martin était en train de faire bonne chère ou de prier Saint Eloi, comme l'affirme une version différente, toujours est-il que l'âne, attiré par les chardons s'est effectivement enfui dans les dunes.
N'écoutant que leur bon cœur, les habitants de Dunkerque, et tout particulièrement les enfants, se sont aussitôt lancés à sa recherche, munis de lanternes, et l'ont rapidement retrouvé.
En guise de remerciement, le bon Saint Martin aurait transformé les crottes abandonnées dans les dunes par sa monture en brioches connues sous le nom de "craquendoules" ou de "voolaeren" (follards).

Pour commémorer l'incident chaque année à la Saint-Martin, les habitants de la Flandre maritime défilent dans les rues en chantant et en brandissant des lanternes.

A cette occasion, les boulangeries se remplissent de follards et les écoles organisent de très sérieux concours de lampions et de betteraves sculptées.
En 1905, les participants au concours pouvaient même choisir entre trois catégories : lanternes monumentales; lanternes originales ou betteraves artistiques.

Le tintamarre accompagnant encore la procession au début du siècle (chansons, teutres, trompettes en plâtre, clochettes et cornes de brume) n'est plus le même aujourd'hui. Les airs traditionnels ne sont plus interprétés par les enfants eux-mêmes mais par l'harmonie locale. Le répertoire se limite très souvent à la chanson :

Saint, Saint-Martin
Y' Boit du vin
Dans la rue des Capucins
Il a bu la goutte,
Il a pas payée
On l'a jeté à la porte
avec un coup de balai

Saint, Saint-Martin
Y' Boit du vin
Dans la rue des Capucins
Il a pas payé son verre
On l'a jeté par Terre
Sur le sol mouillé.